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TEXTURE       Les amis de Michel Baglin

Lien entre les amis du poète et écrivain Michel Baglin

NOMS PROPRES AU SINGULIER PAR GEORGES CATHALO

NOMS PROPRES AU SINGULIER PAR GEORGES CATHALO

Hommage à l’expert ès statistiques de Texture

C’est un petit carnet de 14,5cm sur 10,5cm. La vignette de couverture comporte 15 portraits inscrits par Marie-Claude Cathalo dans une forme de cœur. À moins qu’il ne s’agisse d’une main, mais comme celle-ci a la main sur le cœur, c’est du pareil au même.

L’ensemble comporte 42 poèmes-flashs. Flash est bien le mot : on est ébloui dans les deux sens du terme. Et quand on retrouve l’usage de la vue, on s’aperçoit qu’il reste quelque chose. Car ce petit carnet, on l’aura lu très vite et puis on l’aura relu à plusieurs reprises. C’est qu’il est à double fond, comme la malle de Rimbaud. On y croise les noms de 40 écrivains (40 comme les académiciens), de 5 musiciens, de 3 scientifiques et de 4 divers. On s’y balade à travers les siècles et les pays, de la Grèce de Platon à la Turquie d’Hikmet. La compagnie est variée. On croise même un roi (François) et un saint (Augustin), inventeur de l’auto fiction, apprend-on. Et puis Ronsard, Baudelaire certes et bien sûr Larbaud et Perec, mais aussi Degas, Satie, Churchill. Si dans l’inventaire il manque un Prévert, il y a tout de même Heurté, Chavée et même Lavoisier.

Et de quoi nous parlent ces compagnons de vie ? De la mort parbleu, de la mélancolie, de la bêtise et de la joie de lire, d’écouter, de sentir, d’amitier (que le bon Georges me pardonne d’inventer ce verbe qui lui va comme un gant).

Avant de parcourir les riches rencontres que nous propose notre « collectionneur obsessionnel / doublé d’un lecteur boulimique » on n’omettra pas de lire la belle préface de Christophe Jubien qui parle si bien à propos de l’auteur, de pudeur, d’exigence et de fraternité.

     Jacques Ibanès

« Noms propres au singulier » Gros Textes 54p. 7€

NOMS PROPRES AU SINGULIER PAR GEORGES CATHALO

Le lecteur, s’il était paresseux, aurait envie de purement et simplement recopier la préface très éclairante de Christophe Jubien qui dit tout ce qu’il faut dire sur Noms propres au singulier, recueil de poèmes de Georges Cathalo publié en cette année 2023. La première phrase de cette préface est : « Et si nous parlions un peu de Georges Cathalo avant de lui tendre une oreille attentive ? ». Justement parlons-en ! Il est né en 1947 et « a derrière lui une œuvre », notamment une trentaine de recueils de poèmes parmi lesquels on peut citer : Quotidiennes pour écrire, Quotidiennes pour résister, Quotidiennes pour interroger, Quotidiennes pour lire, Quotidiennes pour dire, Quotidiennes pour survivre, Quotidiennes pour elle, Ce qui se dit, Sous la ramée des mots, En alliance des mots, La feuillée des mots, Noms communs, Noms propres au singulier, etc. Il faut évidemment rapprocher ces titres de l’épigraphe de Noms propres au singulier, empruntée à Bernard Pivot, et dont je retiendrai notamment : « Les hommes passent, les mots restent. ».

Soupesons-les bien, ces « mots » justement. Et d’abord les verbes à l’infinitif : « écrire, résister, interroger, lire, dire, survivre », qui tous définissent un art de vivre, une présence au monde, la force de la parole écrite, dite, lue, la pertinence de la poésie pour appréhender le réel, pour être, pour vivre. Et puis les noms justement : « mots, noms communs, noms propres ». Tout le matériau du poème est présent dans ces verbes et ces noms, à condition d’être habité par toute la vitalité de la poésie, et la poésie de Georges Cathalo est animée de cette force vive qui fait l’être humain.

Cette poésie prend souvent la forme d’un hommage : hommage à la vie, à la poésie, aux amis, aux gens. Par exemple En alliance des mots (La main aux poètes, Éditions Henry, octobre 2022) dont déjà le titre est gage d’amitié : chaque poème de ce recueil est dédié à une personne dont on sent qu’elle est importante pour le poète. Le premier et le dernier texte de ce beau recueil sont dédiés « à Marie-Claude ». Et Georges Cathalo a placé son livre sous l’égide de l’ami Michel Baglin, qui nous réunit tous dans ce blog et dont le poète cite cette belle phrase : « Les mots sont donc encore, et sans doute pour longtemps, les alliés des enthousiastes qui veulent appareiller pour le réel. ».

Dans les poèmes brefs de Noms propres au singulier (et cette brièveté est une caractéristique essentielle de la poésie de Georges Cathalo), le poète cite un certain nombre de poètes et écrivains mais aussi des savants, des musiciens, des peintres qui incarnent avec force la condition humaine, parfois jusqu’au tourment, à la souffrance, à la mort. Mais un grand souffle vital traverse ces « miniatures ».

Et puis ce recueil s’achève sur une section (pages 41 à 51) intitulée « Et que dire ... », contenant onze textes qui tous commencent par cette formule : « et que dire ». Onze textes consacrés aux livres, à ceux qui les collectionnent, les aiment, les savourent, les lisent, les protègent. Superbe éloge des livres, des écrivains et des lecteurs (et critique vigoureuse de ceux qui les méprisent, les dédaignent, les ignorent, « ignares et indifférents »). Éloge de la vie en somme. De la littérature. De la poésie : « le jardin de la poésie / serait ce « grand paradis / aux cent mille couleurs » / tel que Ronsard lévoque / entre rêve et réalité (…) » (page 29).

Jean-Loup Martin

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R
merci pour ces deux chroniques qui se complètent merveilleusement bien
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