10 Février 2022
Tout du long de ce recueil, Jean Poncet explore la mort et son néant, mais c’est aussi la vie qui pulse dans chacune de ces pages jusque dans le titre « La vie profonde ».
« Le quotidien tourne autour de la poésie » comme le dit si bien Adam Katzmann dans la préface. C’est ce que nous prouve Jean Poncet dans sa poésie qui fait montre de gravité tout en restant enjouée. « pourquoi aurions-nous peur du néant ? » car « c’est de la vie que nous mourons ».
« La petite enfant de l’Atlas/ couchée les yeux clos/ dans les vertes pâtures d’Afenourir » fait écho aux disparus quand le poète évoque le souvenir de la mère morte et celui du père : « tous les vieillards de la ville me rappellent mon père »
Et l’émotion m’étreint, profonde comme la vie, à la lecture du poème dédié à Michel Baglin in memoriam
« nous les survivants
ne pouvons plus que
mesurer l’éternité
à l’aune de la mémoire
du travail accompli
des échanges fraternels
et des soirées joyeuses »
Oui, c’est bien cette joie dans le partage que l’on doit conserver de Michel dans nos mémoires.
Il est aussi question des poètes qui habitent les mots, les éclairent.
« Mais les mots
les mots des poètes
disent la lumière de l’esprit
qui est un
fraternel »
Et la lumière est bien là, présente sous la plume de Jean Poncet, elle donne à voir ces mots du poète, ces mots qui auront le dernier mot lorsqu’il clôt ses pages sur cette phrase :
« Les mots savent des choses que je ne sais pas »
Pierre Guimet, peintre, aquarelliste, plasticien et photographe, ponctue les poèmes de ses clichés comme un prolongement des textes.
Un recueil émouvant, subtil et éclatant qu’il faut lire.
Poète et traducteur, Jean Poncet a publié de nombreux recueils de poésie. Il est aussi poète animateur au Festival international de poésie de Sète Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée.
Régine Bernot-Philippe