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TEXTURE       Les amis de Michel Baglin

Lien entre les amis du poète et écrivain Michel Baglin

DU CÔTÉ D'HARRISON

DU CÔTÉ D'HARRISON

Au moment où sort au cinéma le documentaire de François Busnel consacré à Jim Harrison : Seule la terre est éternelle , je me suis intéressée à cet auteur américain que je ne connaissais pas. Je fus d’abord attirée par son personnage de bon vivant rabelaisien et par sa poésie, mélange de sensualité brute et de sensibilité profonde.

Avec Dalva  et La route du retour  qui en est la suite, Jim Harrison nous entraîne dans un monde sans limites : les grands espaces, la faune et la flore à portée de main. Nous découvrons la vie sauvage, simple, proche des animaux, les chiens fidèles, les chevaux… la ferme et ses produits sains, les bons plats mitonnés.

Les chevauchées des cowboys, le nomadisme, les feux de camp, les serpents, les grizzlis, les oiseaux … un milieu naturel qui influe sur les humains, leur donne ce mélange de sauvagerie primitive et de sagesse ancestrale.

Il est beaucoup question des indiens et de la culpabilité de la colonisation, voire du génocide.

Les réserves, les dégâts de l’alcool, la décadence.

L’alcoolisme est aussi présent chez les « blancs », l’alcool comme moyen de combattre le désespoir.

L’homme est dépeint face à ses doutes, ses désillusions, sa recherche d’identité, sa vie amoureuse, son approche de la mort, celle-ci faisant partie du cycle de la vie.

Les personnages de ces romans sont à l’abri du besoin, ils usent de la nature sans l’arrière-pensée du profit ou de la perte. Pour eux, l’argent n’a pas d’importance, il est nocif à l’épanouissement humain. Cette distance rend ces personnages parfois généreux et fraternels. Il leur arrive également de se sentir rejetés ou inadaptés au monde.

DU CÔTÉ D'HARRISON

Dans cette saga contée à travers quatre générations, sangs mêlés, cultures mêlées, tous sont attachants, qualités et défauts confondus.

Pour chacun, la force des racines s’inscrit dans leur destin, retour aux sources, réminiscences du passé, bons ou mauvais souvenirs, mais sentiment d’appartenance à une lignée. L’amour domine l’ensemble, la force avec laquelle l’auteur décrit l’amour est un vrai raz de marée, à la vie à la mort. Une expérience unique souvent déterminante, parfois destructrice.

Jim Harrison entre dans l’intimité de chacun de ses personnages et donne la parole à deux femmes dont Dalva et sa mère, avec une analyse juste et profonde de la féminité. D’ailleurs dans les personnalités décrites, les genres se confondent, il y a de la féminité chez les hommes, comme de la masculinité chez les femmes.

Le récit n’est jamais linéaire. C’est la somme de plusieurs journaux intimes. Une sensation présente fait surgir un épisode du passé et ainsi se tisse chaque histoire, fragment de la grande histoire de ces êtres hors du commun.

Le poète est toujours présent dans la description somptueuse des lieux et des espèces, l’extrême justesse des psychologies, l’approche de la profondeur des âmes.

Il traite avec une même gourmandise des plaisirs de la table comme de ceux de la chair, sensualité, animalité, force des sentiments ...

Nous approchons l’humain dans toute sa splendeur originelle et son universalité.

                                  Annie Christau

Dalva et Sur la route du retour de Jim Harrison sont publiés chez Christian Bourgois et en poche 10-18

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